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Plus jamais un dimanche dans une ville argentine

Dimanche 22 Avril, San Juan

La ville de San Juan qui etait si animee hier soir quand nous sommes arrives est aujourd’hui un desert aux longues rues vides et aux rares passants. Finis la foule qui se pressait dans les rues pietonnes, le bruit des magasins tentant d’attirer le chaland et le joyeux brouhaha des flaneurs, le calme regne partout. Nous ne savons pas trop quoi faire pour passer cette journee imprevue ici, la ville ne comptant aucun monument ou site special a visiter. Nous esperions qu’un des grands centres commerciaux apercus hier serait ouvert le dimanche mais c’est apparemment rate. San Juan ressemble a toutes les grandes villes argentines avec son plan au carre, sa jolie place centrale avec bancs ombrages et ses edifices modernes, tout ce qui aurait pu etre plus ancien ayant ete rase par un des multiples tremblements de terre qu’a subis la ville. Ces villes sont plutot agreables a vivre en semaine mais le dimanche quand tout est desert, on s’y ennuie a mourir !

Nous passons le temps en allant visiter la maison natale de D. Sarmiento, qui etait pour nous un illustre inconnu jusqu’a ce matin, et dont nous apprenons qu’il fut non seulement president de l’Argentine mais aussi un journaliste engage et un ardent defenseur de l’enseignement pour tous. Non seulement nous sortons de la moins incultes mais en plus nous passons un moment agreable, trouvant interessant de visiter une ancienne maison argentine avec son patio central et ses grandes pieces aux meubles d’epoque. Une fois de plus, nous sommes surpris par l’amour des argentins pour leur maigre passe, apanage des pays neufs sans doute, le moindre objet ayant un vague rapport avec l’Histoire etant pieusement conserve.

Nous avons trouve ce que faisaient les Argentins le dimanche quand comme nous ils s’ennuient en ville : aller manger une parilla bien sur ! En tous cas, c’est ce que nous en deduisons vue la frequentation du restaurant ou nous nous rendons. La salle pourtant aussi grande qu’un hall de gare est pleine a craquer avec ses immenses tablees de 6 ou 8 personnes ou toute la famille se regale d’une monstrueuse portion de viande grillee accompagnee des indispensables frites (avec beaucoup de ketchup) et coca cola (servi ici en bouteille d’un litre). Meme la toute petite fille de la table voisine qui ne doit pas avoir beaucoup plus de 1 ou 2 ans a droit a son biberon de coca quand elle pleure un peu trop fort. Ici apparemment la dietetique n’est pas une preoccupation majeure, surtout quand le regime majoritaire se compose de 80% de viande ! Nous ne nous en preoccupons pas non plus en savourant notre parilla personnelle, apportee sur un petit grill de table qui permet a la viande de finir de cuire et de se garder chaude. Seule difference avec les argentins, ce repas si copieux nous servira a la fois de dejeuner et de diner, nos estomacs n’etant pas encore accoutumes a la taille des portions d’ici !

A l’heure ou nous sortons de table, il est temps de nous rendre sur Internet pour avoir les resultats des presidentielles francaises, l’heure fatidique de 20h ayant sonne a Paris. Nous en profitons pour appeler l’hotel de Villa Union ou nous aimerions loger afin de les prevenir de notre arrivee intempestive a 4h du matin par le seul et unique bus. Nous avons bien peur qu’ils ne nous disent tout simplement d’attendre une heure plus raisonnable mais non. La charmante patronne qui nous repond en francais nous confirme qu’elle pourra nous ouvrir et qu’une chambre nous attendra pour finir notre nuit. Ouf, nous voila un peu rassures et un peu moins ennuyes a l’idee de la nuit bien courte qui s’annonce. Etant maintenant certains de trouver un toit, nous retournons a la gare routiere prendre nos billets de bus, il ne manquerait plus qu’il soit complet ! Toutes ces occupations ont fait passer l’apres midi, il ne nous reste plus qu’a trainer un peu sur Internet et a pique niquer avant de pouvoir monter dans notre bus qui part a 21h30, tout en nous jurant de mieux calculer notre planning la prochaine fois afin d’eviter les villes le dimanche.

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