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Entre quartiers ethniques et enfer de la modernité.

Jeudi 24 août

Singapour a la chance d’être une ville multiculturelle où les différentes ethnies arrivent a cohabiter sans trop de heurts. Pour des touristes comme nous, c’est un vrai bonheur de pouvoir par le gré d’un simple trajet de métro changer radicalement d’univers.
Hier nous étions en Chine en nous promenant dans le vieux Chinatown. Au programme : bâtons d’encens brûlant sur les trottoirs pour célébrer les dieux, offrandes de fruits et de gâteaux, pharmacies aux étalages mystérieux de plantes, racines et remèdes et boutiques diverses de chinoiseries. Aujourd’hui nous décidons de partir pour l’Inde, destination le quartier de Little India, la bien nommée.

Guirlandes de fleurs fraiches


Encore une fois le choc culturel est à la hauteur de nos espérances. A peine sortis du métro, nous nous engouffrons dans un centre commercial / food court, histoire de voir si ça nous change des chinois. Et bien, pour ceux qui en auraient douté, la réponse est oui ! Au rez de chaussée, toujours le même principe : des petits stands où on se sert avant d’aller manger sur des tables communes bondées. Mais cette fois, l’espace se partage par allées : d’un coté les Chinois, avec les spécialités habituelles, dans une autre allée les indiens hindous, leurs plats végétariens et leurs samosas, et enfin les indiens musulmans avec d’autres plats typiques, comme le "chicken bryani" (poulet byriani en Français dans le texte). Cote indien, les plats sont servis dans une feuille de bananier et on mange avec les doigts, de la main droite exclusivement, la gauche étant réservée a des tâches moins dignes. Le spectacle est haut en couleurs avec une foule déjà dense qui se presse d’un stand à l’autre : femmes en saris, indiens en turbans, chinois affairés, tous se mélangent.

Magasin de "hardware"

Au premier étage, ce sont les boutiques : étalages de la dernière mode indienne pour femme (robes brodées et saris, collection printemps été 2006), échoppes improbables de réparateurs / bric à brac mystérieux (ici le vendeur de "hardware" présente un étal d’outils, ferraille, corde, etc), épices et autres ingrédients indispensables a la cuisine indienne. De retour dans la rue, nous nous émerveillons devant les marchands de guirlande de fleurs, confectionnant en un temps record de superbes guirlandes de jasmin et d’œillets, destinées a être offertes en offrande au temple. Et puis, j’allais oublier toutes les autres boutiques, donnant l’impression d’avoir été téléportés a New Delhi : encens, statues de Ganesh, huile et récipients pour les offrandes, bindis et bracelets pour les femmes, magazines de romans photos indiens (!) et bien sur les derniers DVD et CD de Bollywood !

En 4 langues svp


Le plus étonnant dans toute cette diversité, c’est le mélange des genres et des cultures. Singapour possède la bagatelle de 4 langues officielles : anglais, mandarin (Chine), malais et tamoul (Inde). Même si les quartiers sont assez bien délimités, les différentes religions ou les différents styles architecturaux coexistent. Ainsi, à Chinatown, on trouve dans le même pâté de maisons, une mosquée, un temple hindou, de vieilles maisons chinoises, le tout sur fond de gratte ciels modernes qui étendent leurs tours au loin !

Dieux et demons indiens

Le temple hindou vaut d’ailleurs le coup d’œil : surmonté d’une grande tour aux allures de pièce montée et aux couleurs pastels, il aligne une galerie de personnages sculptés fort pittoresques à nos yeux d’occidentaux : dieux aux mimiques effrayantes ou aux 8 bras, certains tenant la tête de leur adversaire découpée, genres d’angelots bien dodus, éléphants et autres lions, hommes armés de tridents, démons et surtout, surtout vaches sacrées. Ah ces vaches... d’une blancheur immaculée, alignées sagement sur la bordure du toit, l’air serein et paisible, elles contemplent l’agitation de leurs voisins divins d’un œil impavide.

Mes amies les vaches sacrees

Le plus drôle est de les regarder sous un certain angle depuis la cour du temple : elles semblent flotter en plein ciel sur fond de gratte ciels de verre ultra modernes. (Non, non, nous n’avions pas abusé des vapeurs d’encens, je vous joins une photo qui le confirme).

L’après midi, nous décidons justement d’aller voir de plus près les quartiers modernes et les gratte ciels, qui sont quand même l’image que l’on a de Singapour. Après une marche épuisante sous le soleil brûlant et surtout dans l’humidité ambiante (ici sortir dans la rue donne l’impression de rentrer dans une baignoire d’eau tiède, tellement l’air est saturé d’humidité), nous nous engouffrons avec soulagement dans un centre commercial avec une seule envie : y trouver un de ces jus de fruits fraichement pressés aux saveurs exotiques dont nous sommes devenus fans (mangue ou papaye pour les classiques, star fruit - carambole pour ceux qui connaissent les Antilles - ou dragon fruit pour les plus étranges).

Crocodile !!!

Mais malheur... en regagnant la ville moderne, nous avons aussi rejoint la civilisation occidentale : ce ne sont que Haagen Daaz, Starbucks Coffee, Ben & Jerry et autres Burger King que nous croisons, le tout à des prix occidentaux eux aussi qui n’ont rien à voir avec ceux pratiqués ailleurs. Et les boutiques ne sont pas en reste : toutes les grandes marques européennes ou américaines sont là, c’est bien simple on se croirait à Paris dans un centre commercial chic ! Enfin, pas tout à fait, il y a quand même un intrus : connaissez vous la marque "Crocodile" ? Mais si, des tee shirts ou polo de sport avec un petit crocodile brodé devant ? Ah oui, c’est vrai, chez nous elle porte un nom différent, c’est bizarre...
Bon, ce n’est pas grave, à défaut de jus de fruits, nous avons aussi un autre objectif caché : trouver un clavier pliable pour mon PDA afin de pouvoir alimenter plus facilement le site web (ce qui prend pour l’instant un temps fou). Mais malheureusement, là aussi nous ne sommes pas au bon endroit : ce ne sont que de petites boutiques vendant téléphones portables ou appareils photos et bien loin du déballage en tout genre d’appareils électroniques de Chinatown ou Little India. Déçus et pas vraiment passionnés par cette accumulation de magasins (de toute manière tout y est aussi cher qu’en France et nous n’avons plus de place dans les sacs), nous décidons d’aller faire une petite promenade à pied dans le quartier. Mais là aussi échec : vous pouvez faire des kilomètres à pied dans des galeries climatisées, passant d’un shopping centre et d’une tour à une autre mais à l’extérieur rien n’est prévu pour que le piéton puisse circuler. Coincés entre trémies, routes a 4 voies et passerelles, nous cherchons en vain une issue avant de devoir finalement rebrousser chemin, direction le supermarché Carrefour devant lequel nous étions passés en dernier (si c’est pas un paradoxe ça !).

Notre ’foodstall’ favorite

Il nous faudra une bonne demi heure à errer d’une tour et d’un escalator à l’autre avant de retrouver enfin le métro et de pouvoir s’échapper de ce qui nous paraît maintenant un enfer. Pour nous consoler, nous retrouvons notre cher Chinatown et dînons en plein air sous les lanternes chinoises illuminées, autrement plus sympathiques que la climatisation et les néons des centres commerciaux !

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