Partis faire un tour... à vélo

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Velo moins bucolique

Vendredi 6 Octobre, Ubud

Pas decourages par l’experience d’hier, pourtant un peu fatigante, nous
reprenons opiniatrement nos velos. Cette fois, nous voulons visiter un peu les differents villages environnants. Ubud se trouve au centre d’une zone asses peuplee de Bali ou de nombreux villages se sont specialises dans un type d’artisanat, encourages par les multiples bus de touristes qui s’y arretent. On trouve ainsi le village des tailleurs de pierre, des sculpteurs sur bois, des orfevres... Prudents, nous n’avons pas etabli d’itineraire precis, preferant choisir notre chemin au gre des routes rencontrees et surtout voir jusqu’ou nous pouvons aller avant que la chaleur ne devienne insupportable. Nous partons donc plein sud et avons l’agreable surprise de constater que nous ne faisons quasiment que des descentes... eh oui, c’est logique, cette fois nous nous eloignons du volcan ! En un rien de temps, nous arrivons donc a la premiere bifurcation et decidons de nous fixer comme objectif Sukawati, petite
ville renommee pour son grand marche. Le temps d’un arret rapide pour consulter la carte, nous nous sommes faits aborder par 2 ou 3 indonesiens qui, en plus de nous demander comme d’habitude d’ou nous venons et ou nous allons, nous vantent l’un le village suivant et son spectacle de danse, l’autre les ateliers d’orfevre tandis que le 3e aimerait que l’on visite son magasin. Nous tentons d’ignorer tout le monde sans vexer personne et repartons rapidement. Nous ne savons pas trop ou se tient le marche mais reperons vite que nous nous en approchons : le flux de mobylettes devient de plus en plus dense tandis que pas un espace n’est laisse libre sur le bord de la route ou sont gares bemos, voitures et motos. Nous nous debarrassons de nos velos des que nous trouvons un espace libre et partons a pied en nous faufilant sur les trottoirs encombres de marchandises. En fait de marche, il s’agit surtout d’une succession de petites boutiques vendant de l’artisanat pour touristes ainsi que quelques fruits et legumes. Malheureusement, rien de bien interessant, ce sont les memes babioles que l’on retrouve un peu partout. Mais le marche vaut quand meme le coup pour son animation : les nombreux vendeurs tentent de nous convaincre de jeter un oeil a leurs marchandises tandis que des jeunes femmes imperturbables en sarong portent sur la tete un plateau d’offrandes jusqu’au temple voisin.

L’heure tourne, et il nous faut songer a rentrer : ici, ce n’est pas la fatigue qui limite nos deplacements cyclistes mais la chaleur qui oblige a se mettre a l’ombre tot. Nous faisons demi tour et repartons par une plus grosse route qui traverse les villages de sculpteurs sur pierre et bois. La rue n’est qu’une succession d’ateliers - boutiques exposant leurs stocks. Cote pierre, on fait plutot dans le grandiose : immense cheval, nymphe faisant couleur l’eau d’une jarre, succession de Buddhas et de Ganesh se cotoyant, la regle principale semblant etre de faire plus gros que le voisin. Cote bois, les petits ateliers, avec un seul sculpteur travaillant accroupi devant la porte, alignent des rangees de babioles identiques : chats, chouettes, canards ou dauphins, il y en a pour tous les gouts. Dans la categorie au dessus, on trouve les ateliers de fabrication de meubles avec des alignements de fauteuils en rotin ou teck, armoires ou tables, le tout parfois tres joli et surement beaucoup moins cher qu’en Europe, ne reste plus qu’a trouver le cargo pour les expedier. Meme si le spectacle de tous ces magasins est distrayant, nous commencons a fatiguer. La route est plus qu’encombree et nous evoluons serres le plus a gauche possible (et oui, ici, en plus, on roule a gauche) pour eviter le ballet des mobylettes et voitures se doublant a qui mieux mieux. Ici pas de notion de file, encore moins de ligne continue, seule compte la largeur de la route : si ca passe, on double ! Ainsi, il n’est pas rare de voir arriver de front 3 ou 4 vehicules sur ce qui est normalement une file : une ou deux mobylettes plus une voiture doublant un camion, ce n’est pas un probleme. La regle est la meme que dans la jungle : c’est le plus gros qui a raison et, si les mobylettes se poussent pour eviter les voitures, tous se rangent a l’arrivee d’un camion. Autant dire que nous nous faisons tout petits et essayons de ne pas empieter sur la chaussee. Apres tout ce bruit, la poussiere et la chaleur, nous sommes bien contents de retrouver ce havre de paix qu’est Ubud.