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Decouverte des bus chinois

Mercredi 22 Novembre, Lijiang

Kunming possede plusieurs gares routieres et, apres reflexion, nous ne sommes pas tout a fait surs d’avoir bien compris de laquelle nous devons partir. Comme le billet est tout en chinois et que nous n’arrivons pas a le dechiffrer, cela me vaut quelques cauchemars ou je reve que nous errons en vain a la recherche du bon bus. En arrivant a la gare routiere principale, nous sommes rassures en tendant notre billet a une charmante hotesse en uniforme qui ne parait pas inquiete de nous voir la : ouf, c’est bien la bonne gare mais il nous faut attendre, notre bus n’est pas encore la. Comme nous avons quand meme 9 heures de route a faire et que nous n’avons pas encore teste les bus chinois, nous contemplons les bus qui arrivent et repartent pour nous faire une idee de ce qui nous attend. Ca va, tous ont plutot l’air modernes et assez confortables mais pas trace du notre parmi les destinations affichees. A quelques minutes du depart, l’hotesse nous fait signe et nous conduit vers une sorte de vieux bus plutot delabre : et oui, le depart pour Lijiang c’est bien par la. Nous sommes plus que decus apres la vision de tous ces beaux bus confortables, surtout que les amortisseurs sont inexistants et les sieges minuscules. Alors que nous ralons et deprimons a l’idee du trajet a venir, notre bus atteint une autre gare routiere et la, surprise, tout le monde descend ! Nous allons en fait changer de bus, le notre ne servait qu’a nous emmener jusqu’ici. Nous voila rassures, nous aussi nous aurons droit a un bus digne de ce nom pour ce long trajet. Nous sommes beaucoup mieux installes si ce n’est que les sieges restent un peu etroits, ils sont sans doute concus au gabarit des chinois et pas a celui de volumineux occidentaux !

La route n’est pas passionnante au debut, il semble que les faubourgs de Kunming et les grandes routes qui les traversent n’en finissent plus. Heureusement, au bout de quelques heures, nous rejoignons la campagne et la route commence a grimper dans les montagnes, Lijiang se trouvant quand meme a 2400m d’altitude. Je decouvre enfin des paysages dignes de la Chine des livres d’images, ceux qui me faisaient rever plus que les grandes villes apercues jusqu’ici : petits villages blottis dans des vallees, maisons en briques ou en terre battue, paysans travaillant dans les champs et vaches paissant paisiblement. Au fur et a mesure que nous grimpons, nous avons l’impression de nous eloigner de plus en plus de la modernite et de la civilisation pour gagner la campagne profonde et les paysages deviennent vraiment superbes. Heureusement car une journee entiere dans le bus c’est plutot long, surtout que la Chine est loin de l’indolence malaise ou le bus faisait une pause d’un quart d’heure toutes les heures. Ici c’est l’efficacite qui prime : une pause pipi toutes les deux heures et une pause dejeuner, pas plus. Cela me donne l’occasion de me confronter une nouvelle fois aux toilettes chinoises : cette fois, pas le choix, il va me falloir me resoudre a les utiliser et, pas de chance, il n’y a pas plus de box individuel qu’a Kunming mais en plus la crasse (et une odeur epouvantable) predominent. A midi, nous nous arretons dans une sorte de relais routier minimaliste accueillant apparemment tous les bus de passage. Deux ou trois restaurants style cafeteria sont alignes le long du parking et on nous remet a chacun un bout de carton avec un numero. Nous nous demandons s’il s’agit d’une sorte de ticket pour remonter dans notre bus mais non : c’est en fait un bon pour un repas qui est inclus dans le prix du trajet. Pas de chance, je viens de pique niquer mais Thibaut profite de l’aubaine en goutant courageusement la nourriture locale.

Malgre la beaute des paysages, nous commencons a en avoir marre de rouler et avons epuise le jeu du jour consistant a compter vaches et paysans au bord de la route (on s’occupe comme on peut). Nous arrivons a Lijiang juste au crepuscule, bien contents de descendre enfin du bus. Nous ne sommes pas a la gare routiere mentionnee dans le guide et n’avons qu’une vague idee de la distance qui nous separe du centre ville. Vu l’heure tardive, nous sautons dans un taxi mais notre gentille conductrice a l’air aussi perdue que nous quand nous lui indiquons ou nous voulons aller. Elle finit par nous deposer a peu pres au centre mais pas a l’hotel que nous souhaitions. Nous comprenons pourquoi en nous dirigeant, sacs au dos et au ventre, vers le centre. La vieille ville de Lijiang est un labyrinthe de ruelles tortueuses et en pente, a peine assez larges pour une voiture (d’ailleurs il n’y en a pas) et entrecroisees de canaux. Malgre l’obscurite et le poids des sacs, il nous reste assez de force pour etre ebahis devant le spectacle des vieilles maisons de bois preservees et de cette ville qui est tellement differente de ce que l’on connait chez nous. Malheureusement, cela ne nous avance pas vraiment pour trouver notre hotel. Le plan du guide n’est pas assez precis pour indiquer chaque ruelle et les plans gentiment mis a la disposition des touristes sur des panneaux en bois disposes ici et la sont totalement fantaisistes, des rues apparaissant ou changeant de nom d’un panneau a l’autre ! Nous errons un peu au hasard dans la direction approximative de la guesthouse et commencons a fatiguer sous le poids des sacs et a desesperer. Alors que nous nous resolvions a entrer dans le premier hotel venu, nous tombons par miracle sur celui que nous cherchions, pas du tout la ou nous l’attendions. Il ne reste qu’une toute petite chambre sans salle de bain privee mais pour ce soir cela fera l’affaire. Nous sommes impatients de nous reveiller demain pour aller voir de plus pres cette ville qui a l’air si belle.

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