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Lentement mais surement

Mardi 12 Decembre, Oudom Xay

Notre sympathique hotel nous offre meme un taxi pour la gare routiere quand il nous voit partir a pied avec nos sacs a dos. Cela nous permet d’arriver en avance, a un peu plus de 8h pour le bus de 8h30... sauf que justement le bus en question nous demarre sous le nez ! J’ai juste le temps de lui faire de grands signes de la main mais il ne s’arrete pas pour autant. Je comprends en le voyant passer : le minibus est bonde avec autant de passagers assis sur des tabourets dans la travee centrale que sur les sieges, ce serait difficile d’y faire entrer un passager de plus. Nous sommes bien embetes car le suivant est a 11h et nous devons ensuite prendre un second bus jusqu’a notre destination finale, Nong Khiaw. En partant a 11h, nous avons peu de chances d’arriver a temps pour attraper cette correspondance...

Deux autres touristes occidentaux se sont egalement vu refuser l’acces au meme minibus et negocient pour obtenir des places dans un plus gros bus a destination de Vientiane, la capitale, qui pourrait nous deposer en route. Le chauffeur n’est pas enthousiaste, d’autant que son bus est plein egalement. Il finit par accepter de nous prendre, nous faisant sympathiquement une petite place sur des tabourets dans la travee. Decidement, ce n’est pas si facile de voyager dans ce pays, pour une fois que les bus ont des horaires, il faut aussi arriver des heures a l’avance pour etre surs d’y trouver une place ! J’ai la chance de trouver finalement une place assise qui s’est liberee, ce qui est quand meme beaucoup plus confortable pour supporter les 4 heures de route qui nous attendent. Nous faisons en tout et pour tout une petite pause de 10 minutes au milieu de nulle part ou seuls quelques villageois vendent les produits locaux sur de petits stands. Parmi les fruits et legumes etranges, nous decouvrons aussi quelques malheureux animaux sauvages, sortes de marmottes et ragondins, fraichement tues et destines sans doute a etre consommes en ragout. Les touristes bataillent pour prendre une photo de la scene, que je trouve plutot deprimante. Nous arrivons a 12h a Oudom Xay, petite ville sans interet majeur et carrefour routier du nord Laos ou nous devons prendre notre second bus. Helas, nous avons ete trop optimistes quant aux transports laotiens : le seul et unique bus pour Nong Khiaw etait ce matin a 9 heures et il n’y a aucun autre moyen de s’y rendre aujourd’hui !

Nous n’avons plus qu’a trouver un hotel pour une apres midi de repos force au milieu de nulle part et surtout a nous lever tot demain pour etre surs d’attraper le bus susceptible de nous conduire enfin a destination. Il n’y a pourtant que 200 kilometres entre Luang Nam Tha et Nong Khiaw, cela ne paraissait pas si irrealiste vouloir les parcourir en une journee et pourtant, au Laos, c’est toute une aventure ! Le tour de la ville est vite fait, Oudom Xay n’a pas vraiment d’interet majeur, c’est une ville a l’influence majoritairement chinoise puisqu’elle abrite de nombreux immigrants travaillant pour les multiples entreprises chinoises, notamment celles qui s’emploient a quadriller le Laos de routes flambant neuves. Cette pause forcee nous permet au moins de dejeuner ce midi ce que nous n’esperions plus. En fin d’apres midi, nous visitons le seul monument de la ville, un stupa perche sur une colline, qui n’a franchement rien d’extraordinaire a part de jolies vues sur la ville. Le plus drole est finalement d’etre assaillis par une nuee de jeunes moines qui aspirent tous a pratiquer leur anglais. De nombreux jeunes garcons au Laos passent ainsi une ou plusieurs annees dans un monastere pour y etudier, sans necessairement se faire moine par la suite. La conversation n’est pas si facile car leur anglais est plutot rudimentaire mais leur curiosite envers nous nous amuse. Un peu plus tard, alors que je suis, pour changer, occupee au cybercafe, Thibaut qui etait occupe a ecrire son journal poursuit la discussion avec l’un d’eux. L’apprenti moine lui explique que ce qui l’etonne le plus chez nous, Occidentaux, est notre besoin d’etre toujours occupes. Ainsi, alors que nous sommes en vacances, il nous faut quand meme faire quelque chose et, par exemple, ecrire des chroniques ! Decidement, nous n’avons pas encore tout a fait atteint la serenite des moines bouddhistes.