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Des journees pas tres efficaces
Mardi 2 et Mercredi 3 Janvier
Je ne sais pas si c’est le contrecoup de la course effrenee de ces derniers jours ou la chaleur retrouvee qui nous rend lethargiques mais les journees filent a toute vitesse sans que nous ayons eu le temps de faire la moitie de ce que nous avions prevu. Ainsi, nous faisons trois fois le tour de la ville en vain pour trouver une laverie qui se charge de notre lessive. Ce n’est pas complique, nous cherchons juste une laverie qui ait l’air propre (!) et pas trop miteuse histoire d’y deposer nos habits en confiance. Bizarrement, c’est chose difficile dans cette ville... Nous galerons de la meme maniere pour trouver des velos a louer, entre VTT flambant neufs loues pour la somme exorbitante de 5$ piece la journee (soit environ 5 fois le prix habituel) et vieux biclous rouilles sur lesquels nous n’oserions pas nous risquer. Decidement, ce n’est pas tres pratique d’etre dans un hotel classique et non une guesthouse pour voyageurs qui propose generalement tous ces services. Nos errances a travers la ville nous permettent aussi de faire le tour des banques pour essayer de changer nos yuans, la monnaie chinoise dont nous avions fait des reserves pour venir ici et que nous n’avons pas change a Luang Prabang faute de taux acceptables. Ici, c’est encore pire : soit les banques n’en veulent pas et nous regardent d’un air surpris (quoi, cette monnaie ici ?), soit le taux est encore plus deplorable. Pourtant la Chine est juste quelques centaines de kilometres plus au nord mais apparemment sa monnaie ne s’aventure pas jusqu’ici.
Notre derniere corvee, tout aussi peu efficace que les precedentes, est la recherche d’un bus pour nous emmener a Pakse, notre prochaine etape. Apres nos deconvenues avec les bus thailandais, la simple idee de devoir voyager a nouveau en bus me desespere et je veux a tout prix trouver un bus confortable pour ce dernier long trajet. Il existe normalement des bus VIP luxueux faisant le voyage pendant la nuit et c’est ceux la que nous voulons prendre. Le seul souci est de ne pas se faire refiler n’importe quels tickets pretendant etre "de luxe" pour ensuite etre entasses dans un minibus... N’ayant pas vraiment confiance dans les agences locales improvisees a chaque coin de rue pour les touristes, nous decidons d’aller directement a la source a la gare routiere. Le tout est de trouver la bonne car il en existe plusieurs a Vientiane. La premiere mentionnee dans notre guide, qui avait l’avantage d’etre en centre ville, n’existe plus et est remplacee par un terrain vague ou se lit difficilement un vieux panneau delave qui indiquait autrefois la gare. La seconde est a quelques kilometres du centre et necessite un long trajet en velos sur la grande route. Elle compte en tout et pour tout un seul guichet vendant des bus pour Pakse et son employe parle si mal anglais que nous n’arrivons pas a comprendre quels tickets il peut bien nous vendre. Nous renoncons et retournons en ville acheter les billets dans l’agence paraissant la plus fiable. Nous croisons les doigts pour que notre carosse bus VIP ne se tranforme pas en citrouille bus pourri !
Au milieu de toutes ces peregrinations, nous arrivons quand meme a caser quelques visites de la ville, ce qui etait quand meme notre objectif premier ! Tout d’abord, le temple Wat Si Muang, celebre pour abriter le pilier de la ville. Nous nous demandons bien de quoi il peut s’agir et decouvrons l’objet en question abrite dans une salle tout au fond du temple. C’est un simple pilier de pierre, de quelques dizaines de centimetres de haut, sans rien de particulier, mais hautement venere comme etant un des symboles sacres de Vientiane. L’atmosphere de ce temple est particulierement fervente, en fin d’apres midi des dizaines de fideles s’y pressent et une ceremonie est en cours. Les rues alentour regorgent de stands vendant des offrandes de fleurs sculptees ou d’encens, apparemment un business florissant. Les salles du temple sont envahies par les fumees des batons d’encens et resonnent du chant des fideles. C’est etrange de trouver un tel temple au Laos car son architecture et son ambiance nous rappellent beaucoup plus les temples hindous visites en Malaisie.
Nous nous offrons aussi un petit air de France avec la visite des Champs Elysees et de l’Arc de Triomphe ! Et oui, Vientiane est tres fiere de sa grande rue avec tenez vous bien deux voies de circulation dans chaque sens et terminee comme l’originale par un arc de triomphe. La ressemblance s’arrete la car les quelques voitures et scooters qui arpentent l’avenue ne font pas le poids face a la circulation parisienne et le tout manque un peu d’immeubles et de constructions. Le Patuxai, l’arc de triomphe local, a ete finance en detournant les fonds de l’aide etrangere prevue pour la construction d’un nouvel aeroport, ce qui l’a gentiment fait surnommer "la piste de decollage verticale" ! Construit au temps de la monarchie, il a deplu au nouveau regime communiste qui a refuse de le terminer et le laisse d’ailleurs plus ou moins tomber en ruines. D’en haut, nous avons une jolie vue sur la ville, petit bourg encore campagnard pose au bord du Mekong.
Le soir, c’est aussi au bord du Mekong que nous etablissons nos quartiers. Des la fin d’apres midi, les berges s’animent et de minuscules restaurants itinerants viennent s’installer. Quelques tables et chaises en plastique le long de l’eau, un etal ou sont poses poissons, fruits de mer et brochettes, un barbecue, et le tour est joue. Nous nous regalons de crevettes, poulpes ou poissons delicieusement grilles au feu de bois en contemplant l’eau du fleuve a la lueur des bougies et au son des crapauds. L’endroit fait partie des charmes de Vientiane, une ville que je trouve decidement bien agreable.
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