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Drole de pays au bout du monde

Lundi 29 Janvier, Port Vila

Apres une breve matinee a profiter des magasins et des plages de Noumea, il est deja temps de retourner a l’aeroport a la decouverte d’un nouveau pays. C’est notre 3eme vol en moins d’une semaine et nous ne serons pas faches de nous poser enfin quelque part, ce n’est pas facile de changer ainsi tout le temps de pays et d’habitudes. Mais peu importe car cette fois nous ne partons pas pour n’importe quel pays mais pour le Vanuatu, ce petit pays du bout du monde qui nous a tant fait rever quand nous preparions notre itineraire. Independante depuis a peine plus de 20 ans, l’ancienne colonie franco-anglaise des Nouvelles Hebrides est composee d’une mosaique de minuscules iles disseminees sur des centaines de kilometres du nord au sud au milieu de l’Ocean Pacifique. Plusieurs personnes rencontrees a Noumea il y a deux ans m’ont vante les charmes de ce petit pays encore loin des circuits classiques du tourisme. Depuis nous avons reve en preparant notre tour du monde devant des photos de plages idylliques, de lagons bleu azur et de villages tellement perdus que leur seul moyen d’approvisionnement est l’avion hebdomadaire venant de la capitale, Port Vila. Nous esperons decouvrir un endroit unique, ce qui nous a convaincus de payer en plus du pass tour du monde des billets d’avion aller retour depuis Noumea, le Vanuatu n’etant pas desservi par les compagnies de l’alliance que nous avons choisie. Et oui, le bout du monde ca se merite.

Nous retrouvons donc Air Calin, la compagnie caledonienne au si joli nom pour un court vol reliant Noumea a Port Vila, sur l’ile d’Efate. Le vol est loin d’etre plein, forcement c’est la fin des grandes vacances caledoniennes et nous ne voyons pas bien qui utiliserait cet avion a part les touristes venant de Noumea. Fait inedit, nous partons meme en avance ! A peine une heure plus tard, nous arrivons a l’aeroport de Port Vila... c’est a dire un petit batiment de tole perdu au milieu d’une grande plaine bien verte. Nous descendons et traversons a pied le tarmac en direction du batiment des arrivees, voila qui change des passerelles des aeroports internationaux habituels. Le comite d’accueil est a la hauteur de nos esperances puisque c’est un orchestre du Pacifique au grand complet qui joue des morceaux traditionnels pour feter notre arrivee ! Cela nous met dans l’ambiance de ce drole de pays ou tous les habitants semblent avoir en permanence un grand sourire colle au visage. Nous expedions vite les formalites, notre unique souci etant de savoir en quelle langue parler a nos interlocuteurs. En effet, a l’independance, le Vanuatu a garde comme langues officielles celles de ses anciens envahisseurs, le francais et l’anglais qui sont parlees indifferemment par les habitants, selon l’ecole ou ils sont alles !

Nous avons un peu du mal a nous y retrouver dans la foule brinquebalante de vehicules en tous genres qui passent devant l’aeroport et, par facilite, preferons prendre un taxi. Nous sautons dans un petit minibus plutot defonce conduit par un grand costaud qui acquiesce quand nous lui indiquons le nom de l’hotel ou nous voulons aller. Nous partons en direction de la ville mais bifurquons vite sur de petites routes non goudronnees bordees de petites maisons ou le chauffeur s’arrete. Il semble demander quelque chose aux habitants reunis le long de la route mais nous ne comprenons pas la conversation qui se fait en bislama. Et oui, en plus du francais et de l’anglais, les ni-vanuatus (habitants du... Vanuatu) ont aussi un 3e langage officiel, le plus utilise entre eux, le bislama, un creole base sur l’anglais. A l’ecrit cela donne par exemple "mi wantem askem yu" (je veux vous demander / I want to ask you) mais a l’oral c’est beaucoup plus dur a decoder. Toujours est il que nous repartons et ce n’est qu’arrives en ville que nous comprenons le probleme : notre chauffeur ne connait pas notre hotel et n’a pas ose nous demander ou il se trouvait, preferant s’arreter pour poser la question a d’autres personnes. Heureusement le plan de notre guide nous permet de le (et nous) sortir d’embarras. Nous sommes accueillis avec beaucoup de gentillesse par les gerants ni-vanuatus de l’hotel, qui remplacent actuellement la proprietaire et nous installent dans une tres jolie chambre toute propre avec, bonne surprise, une cuisine. Nous allons pouvoir nous faire a manger, ce qui ne nous est pas arrive depuis 6 mois ! La dame nous accueille en anglais, son mari en francais et quant a leur petite fille de quelques mois elle ne parle pas encore mais nous supposons qu’elle sera vite bilingue ou plutot trilingue si on compte le bislama.

Nous fouillons dans le stock de brochures touristiques recuperees a l’aeroport et nous emerveillons des photos. Ce n’est pas possible, il va nous falloir rester plus de 3 semaines pour pouvoir decouvrir le plus d’iles possibles, tout a l’air trop beau. Le seul souci (et de taille) est le moyen de transport pour y parvenir. Il existe bien des bateaux mais ils sont assez rares et nous ne savons pas trop jusqu’a quelle(s) ile(s) ils vont pouvoir nous emmener. Sinon il faudra se rabattre sur l’avion et, vu le prix des vols, il va falloir se restreindre sur le programme. Bon, nous verrons ca demain, c’est le genre de pays ou ce n’est pas la peine d’etre trop presses. En attendant, nous nous distrayons en lisant le journal local, ecrit alternativement d’un article a l’autre et sans ordre precis en francais, anglais et bislama. Le dechiffrage de ce dernier, sorte d’anglais phonetique, nous amuse beaucoup, ainsi que la nature des nouvelles locales repertoriant tous les petits potins de l’archipel. Nous sortons ensuite diner dans un restaurant proche de l’hotel et goutons la delicieuse viande de boeuf du Vanuatu. Et oui, bien que moins connu que son cousin argentin, le boeuf du Vanuatu est d’excellente qualite et nous nous regalons. Il faut dire que les vaches qui paissent au soleil sous les cocotiers en bord de mer ne doivent pas avoir la vie trop dure, pas etonnant que la viande soit bonne. Nous remettons a demain la decouverte de la ville, passer a un rythme de vie un peu plus detendu, a l’image de ce pays, ne nous fera pas de mal apres les dernieres semaines plutot agitees.

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