Partis faire un tour... à vélo

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Grise ville

Lundi 12 Mars, Greymouth

Nous nous reveillons sous un ciel encore plus gris qu’hier et, le temps de partir, c’est la pluie qui s’est mise a tomber. Nous decidons d’aller voir les expositions concernant le glacier au centre d’informations touristiques, histoire de ne pas prendre la route trop tot. Nous n’avons pas grand chose a faire aujourd’hui, a part rejoindre Greymouth, la petite ville ou nous avons prevu de faire etape. Par ce temps, il ne sera pas vraiment question de s’arreter en route pour profiter du paysage et nous nous retrouvons un peu desoeuvres, d’autant que l’essentiel des curiosites touristiques de la Nouvelle Zelande est dans ses paysages, ce qui ne nous laisse pas beaucoup d’occupations quand il pleut. Les expositions du centre d’informations nous apprennent que sur une semaine meteorologique typique de la region il pleut environ 5 jours, le temps que fronts chaud et froid se rencontrent et s’affrontent au dessus de nos tetes. Nous voila donc rassures, ce n’est pas nous qui avons la poisse mais bien le climat qui n’est pas tres accueillant. Nous decouvrons aussi les multiples efforts faits par les neo zelandais pour proteger le kiwi, leur animal symbole national. Ce gros oiseau ne sait pas voler, ce qui le rend d’autant plus vulnerable aux nombreux predateurs introduits depuis la colonisation de l’ile. Sa survie devient maintenant critique au point qu’un impressionnant programme de protection a ete mis en place. Dans la region des glaciers, une equipe d’une dizaine de personnes est chargee de guetter la ponte des kiwis pour subtiliser leurs oeufs avant qu’ils ne soient manges par les predateurs. Les zoologistes veillent jalousement sur eux jusqu’a l’eclosion et les poussins sont alors emmenes sur une ile isolee au large des cotes, debarrassee de tout predateur potentiel, pour y grandir au calme. Ce n’est qu’une fois suffisamment gros pour se defendre contre les mammiferes qui voudraient les boulotter qu’ils sont remmenes dans leur region originelle. La somme d’efforts deployes est impressionnante pour un resultat plutot maigre puisqu’on sauve finalement quelques dizaines d’oiseaux par an. Bizarrement, les panneaux explicatifs se sentent obliges de justifier ce programme a longueur de phrase, expliquant que si quelques oeufs n’ont pas eclos ca aurait ete la meme chose dans la nature ou que si un poussin est mort c’est d’une maladie qu’il aurait pu contracter n’importe ou et pas seulement en captivite. Je suis surprise par ce besoin de defendre a tout prix cette operation et me demande si les scientifiques manquent de fonds pour la continuer ou s’ils se heurtent a des oppositions de la part de ceux qui trouvent que cela fait un peu trop d’ingerence humaine dans la vie du kiwi.

La route jusqu’a Greymouth est sans surprise, d’autant que sous le ciel gris le paysage parait plutot monotone et que la pluie nous ote toute velleite d’aller jeter un oeil aux endroits mentionnes comme jolis par notre guide. Nous arrivons donc tot a Greymouth et sommes une fois de plus decus par l’hotel ou nous esperions passer une apres midi tranquille a contempler la pluie tomber. Decrit comme extraordinaire par notre Lonely Planet, l’hotel est en fait une enieme version des logements pour backpackers comme on les fait dans ce pays. Certes, la chambre est propre et peinte de couleurs vives pour faire plus gai, certes les numeros de chambres ont tous des jeux de mots pour nous distraire (comme par exemple une horloge marquant midi pour la numero 12), certes une biere nous est offerte au bar qui est malheureusement ferme ce soir (!) mais a part ca notre logement se reduit au minimum vital, a savoir un lit et une salle de bain mouchoir de poche mais propre. Nous commencons a en avoir marre de ces hotels qui se ressemblent tous, preferant investir dans des gadgets pour amuser leur jeune public que reflechir vraiment au confort des chambres. Et comme en plus nous sommes prisonniers de nos reservations, cela n’est pas tres agreable...

Nous decidons de sortir faire un tour en ville, les excursions vers les curiosites geologiques de la region, comme ces roches empilees en forme de crepes, etant compromises par la pluie. Greymouth a ete nommee par sa situation a l’embouchure (mouth) de la riviere Grey... et pour ce qui est de la riviere Grise, nous comprenons d’ou elle tire son nom. Ciel gris, fort vent, ocean du meme gris, on ne peut pas dire que le paysage nous enchante. Cote ville, l’ambiance n’est pas folichonne non plus. Cette ancienne ville miniere ne possede aucun centre d’interet particulier, si ce n’est quelques wagons servant autrefois a la mine exposes en bord de mer a cote d’un grandiose monument moderne a la gloire des ouvriers, representant un tournevis geant (apparemment le ridicule ne tue pas). Les boutiques exposent fierement vetements ou accessoires qui auraient sans doute enchante la menagere des annees 50 et on trouve plus de magasins vendant tracteurs ou tondeuse a gazon que de vitrines propres a nous allecher. De toute maniere, les rues sont quasi desertes, les quelques habitants ayant surement mieux a faire. Bref, pour le touriste moyen en quete de distractions pour occuper son apres midi on ne peut pas dire que ce soit passionnant. Nous nous remontons le moral en fin d’apres midi devant un bon diner typiquement neo zelandais : le restaurant indien et ses curries ! Nous avons peu a peu abandonne l’idee de gouter des specialites typiques du pays, il faut dire que nous ne les avons pas trouvees, et les restaurants style pub proposant hamburgers et frites ne nous enchantant pas vraiment, nous avons opte pour la cuisine indienne, elle bien presente dans chaque ville. Reconfortes par notre diner, nous allons nous coucher tot, pas faches de mettre le cap demain vers d’autres horizons que nous esperons plus riants.

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