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Retour en terre connue

Vendredi 27 Avril, Cafayate

Nous avons tout juste le temps de faire un petit tour au centre ville de Tucuman avant midi, l’heure de notre bus pour Cafayate. Nous decouvrons une grande ville plutot agreable et tres animee, avec pour une fois quelques monuments historiques. L’eternelle place centrale carree est plantee d’orangers et bordee par la mairie, abritee dans un beau batiment ancien, et une jolie eglise. Une foule compacte se presse dans les rues et les magasins, une manifestation se prepare de l’autre cote de la place, des badauds flanent sur la place tandis que d’autres prient a l’eglise, cette joyeuse animation nous plait beaucoup.

Nous sautons dans ce qui devrait heureusement etre notre dernier bus pour les quelques jours a venir, puisque nous allons enfin arriver a destination apres ces longs jours de voyage. Heureusement, la route est belle aujourd’hui, finies les plaines monotones. Nous commencons a grimper pour franchir la chaine de montagnes qui nous separe de Cafayate via le col de l’Infernillo (petit enfer, ca promet !). Nous comprenons vite d’ou ce dernier tire son nom, le paysage changeant radicalement apres quelques lacets : finies les etendues desertiques qui etaient notre quotidien jusqu’ici, nous evoluons dans un epais brouillard au milieu d’une foret fantomatique d’arbres morts et de mousses humides. Nous nous attendrions presque a croiser quelque cavalier sans tete ou autre apparition surnaturelle tant l’ambiance est etrange et plutot glauque. Le brouillard finit par se dissiper et nous arrivons a Tafi del Valle, petite villegiature ou les habitants de Tucuman viennent se rafraichir l’ete, plutot deserte en cet automne. Quelques lacets de plus et voici enfin le petit enfer, avec ses deux versants opposes (lequel est le paradis ?). Nous venons du cote humide et basculons sans prevenir dans un nouveau desert, peuple a l’infini d’immenses "cardons", ces cactus geants du nord ouest argentin. Quelques heures de desert plus tard, nous voici enfin a Cafayate, petit village dont les arbres et les vignes renommees tranchent avec l’aridite des environs.

Nous nous retrouvons en terre connue puisque nous etions deja venus ici lors de notre voyage il y a deux ans et demi. Nous avions adore ce village hors du temps et si typique, encore loin des routes du tourisme de masse et, n’ayant pu y passer qu’une nuit, avions regrette de ne pas avoir le temps de flaner plus longuement. Nous sommes donc heureux d’y revenir avec cette fois autant de temps que nous le desirons et en meme temps un peu anxieux a l’idee que nous pourrions etre decus. La premiere impression est plutot surprenante, nous nous rappelions d’un tout petit village (peut etre aussi car nous arrivions tout juste de France et de Buenos Aires) et decouvrons certes un village mais tres developpe, avec de nombreux hotels, des restaurants et beaucoup de touristes. Nous tentons de retrouver les souvenirs d’il y a quelques annees et arrivons meme a mettre la main sur l’hotel ou nous avions loge, helas entierement refait a neuf et aux tarifs inabordables pour nous. Tant pis, nous trouvons a nous loger ailleurs et sommes contents de voir que le village n’a pas tant change que ca. Certes, le tourisme s’est beaucoup developpe mais la mignonne petite place centrale et ses terrasses de cafe ou flaner est toujours la ainsi que les magasins d’artisanat ou j’avais achete de magnifiques pulls en laine tricotes main. Le village n’a pas perdu de son charme, ni vendu son ame au tourisme. Les habitants vaquent a leurs occupations en centre ville, indifferents aux touristes devenus plus nombreux. La premiere impression de ce retour est plutot positive et nous comptons bien profiter de ce temps retrouve pour explorer plus en detail les environs.

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