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Revel - Seissac : A l’assaut de la Montagne Noire

J4 : Dimanche 6 juin (26 km)

Après l’absence de restaurant pour dîner hier soir, la journée ne commence pas beaucoup mieux puisque nous ne trouvons rien d’intéressant à acheter pour notre pique-nique du midi... tant pis nous nous contenterons des provisions que nous avons en stock. Comme prévu, nous attaquons directement par une montée (aïe) et en plus dans un flux incessant de voitures. Nous sommes doublés par toute une série de voitures de collection, décapotables puis voitures de sport, sans doute y-a-t’il un événement quelque part où tous se rendent : certes c’est un peu plus distrayant que les modèles de base mais le flux incessant, le bruit et la nécessité de rester vigilants en pleine montée ne rend pas les choses très agréables. Ca ne s’arrange pas en arrivant à St Ferréol : je n’ai jamais vraiment apprécié ce lac et mon impression se confirme. En ce dimanche ensoleillé le site est noir de monde, des voitures, des motos, des gens qui se garent et sortent glacières et nattes, ça pétarade, ça crie et dans tout ça nous n’avons toujours pas vu le lac qui reste caché dans son repli à l’abri des arbres. Nous montons un peu plus haut à un point panoramique histoire de voir au moins une fois l’eau, renonçons à prendre un café en terrasse car les quelques bars ouverts ne sont pas très accueillants, en bord de route dans le flux de voitures. Nous marquons quand même un arrêt à la plage mais au vu de la foule nous renonçons définitivement à dormir ici ce soir : tant pis Thibaut n’étrennera pas son pack-raft aujourd’hui, le site et sa fréquentation ne me font pas du tout envie, sans doute aurait-il fallu tomber sur un autre jour que le dimanche.

Nous reprenons donc la route... c’est à dire la montée qui grimpe rapidement à travers les sapins. L’ambiance change du tout au tout, en quelques minutes nous sommes loin de la foule et du bruit, au frais sous les arbres dans le temps un peu gris et avec de beaux lacets dignes des Pyrénées ou des Alpes. Pas de doute, la Montagne Noire porte bien son nom et cette première montée qui nous permet d’étrenner le mode côte avec notre chargement ne va pas être des plus faciles. On monte doucement avec des pauses régulières (il semblerait que je n’ai pas encore l’endurance nécessaire pour monter le vélo chargé plus de un ou deux kilomètres) mais petit à petit l’horizon se dégage et nous finissons par arriver au sommet, ouf cette pente n’était pas trop dure pour nous. Nous arrivons dans le petit village des Cammazes qu’un panneau publicitaire vantant sa "Tartinerie" m’avait motivée à rejoindre. La Tartinerie est fermée mais un sympathique bar restaurant épicerie va nous fournir de quoi réaliser un pique-nique de luxe. Thibaut se frotte un peu les yeux en me voyant ressortir les bras bien chargés : fromage de chèvre, yaourts, fruits, muffins et gourmandise suprême un pot de crème de marrons... ah ah nos efforts sont récompensés. Nous déjeunons face à la rigole qui approvisionne le Canal du Midi en eau venue de la montagne, le site est impressionnant et l’ambiance très montagnarde sous le ciel qui s’est bien couvert, nous commençons à avoir froid.

Nous avons fait le plus dur, maintenant il ne reste plus qu’à profiter de la très jolie route qui serpente, monte et descend à travers de beaux paysages avec très peu de circulation. Nous arrivons tôt à Seissac où un camping nous tend les bras, le suivant est 15 kilomètres plus loin, nous hésitons à continuer et décidons de ne pas jouer la course contre la montre et de profiter de cette halte bien méritée après les efforts du matin. Nous avons bien fait car le camping est magnifique : nous sommes quasi seuls sur de beaux emplacements herbeux et arborés et avec une vue imprenable sur toute la plaine en contrebas, nous distinguons même les Pyrénées dans la brume. Nous profitons d’avoir du temps pour aller visiter le village, un impressionnant nid d’aigle, bizarrement construit à cheval sur deux collines avec une rivière entre les deux. Les jolies maisons anciennes sont préservées et nous nous faufilons de ruelle en ruelle jusqu’au château à demi ruiné. En ce dimanche soir, rien ne sera ouvert pour dîner mais cette fois nous trouvons la parade : nous achetons dans une petite épicerie un bocal de "févoulet", variante locale de cassoulet aux fèves, ainsi qu’un pot de miel récolté par un papi du village. Dîner de luxe sur les tables de pique-nique obligeamment fournies par le camping avec vue sur la plaine et calme absolu... pas besoin de restaurant, on est encore mieux ici. Et pour les activités, le camping a prévu trampoline et slack-line, de quoi faire encore un peu de sport après le vélo. Belle étape dépaysante, cela valait le coup de partir à l’assaut de la montagne.