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Un endroit parfait pour ne rien faire
Mercredi 13 et Jeudi 14 Decembre, Nong Khiaw
Cette fois nous sommes prevoyants, nous ne tenons pas a rester coinces une nuit de plus au milieu de nulle part ! C’est donc a 8 heures precises que nous arrivons a la gare routiere et nous nous installons aussitot a l’arriere du saongthew qui devrait cette fois nous mener a bon port. Bien qu’il soit plus d’une heure avant l’heure prevue pour le depart, deux femmes et une fillette occupent deja la banquette du pick up. Pas vraiment pratiques les bus ici, s’il faut venir des heures a l’avance pour etre surs d’avoir une place. Nous completons notre petit dejeuner par de delicieux beignets achetes a une marchande arpentant la gare routiere et par une boule de riz gluant avec un morceau de viande sechee gentiment offerts par nos voisines de voyage et que nous n’osons refuser. A 9 heures, notre vehicule est maintenant bien rempli, avec en plus des passagers plusieurs sacs et cartons de legumes varies entasses sous nos pieds et meme un poisson dans son seau en plastique qui, vu ses contorsions, n’a pas l’air d’apprecier vraiment le trajet. Nous partons pour 4 heures de route laborieuses pour couvrir la petite centaine de kilometres qu’il nous reste a faire. Paradoxalement, le saongthew roule presque trop vite pour nous puisque, dans sa benne a peine couverte, nous sommes assis en plein vent et que je suis gelee malgre la polaire enfilee a la hate et l’echarpe dans laquelle je m’emmitoufle la tete. J’avoue que la cagoule et le bonnet ne m’avaient pas parus faire partie des equipements indispensables a emporter dans un pays tropical comme le Laos, grave erreur ! A mi chemin, nous marquons une pause imprevue et bienvenue quand dans un cahot s’echappent deux cartons de pommes charges sur le toit. Dans leur chute, un des cartons explose, repandant les precieux fruits sur la route. Chauffeur et receveur se livrent alors a un etrange ballet, aides par quelques passagers, pour recuperer les pommes rebelles et les ranger a nouveau tant bien que mal dans le carton rafistole a l’aide d’une ecorce de bambou trouvee la. A la ville suivante, le carton sera rendu plus presentable grace a l’empunt d’un rouleau de scotch, peut etre pour ne pas encourir les foudres de son destinataire ?
C’est bien contents d’etre enfin a destination que nous arrivons dans le petit village de Nong Khiaw, petit groupe de maisons blotties de part et d’autre de la riviere qui le traverse. Nous nous attendons a trouver des hebergements plutot basiques dans cet endroit recule et avons l’heureuse surprise de nous voir proposer un joli bungalow tout en bois flambant neuf, avec salle de bain privee et grande terrasse offrant une vue magnifique sur la riviere. L’endroit nous plait deja, d’autant que l’hotel abrite aussi deux chatons farceurs dont je me fais aussitot des amis et que j’emporterais bien dans mon sac a dos (c’est Baloo qui va etre jaloux). L’occupation de l’apres midi et de la journee du lendemain est toute trouvee : REPOS sur la terrasse a contempler l’eau qui coule avec ou sans bon bouquin, un peu de lessive pour se donner bonne conscience et n’avoir pas l’impression de ne rien faire et quelques promenades dans le village, pas bien grand. Nous passons de longs moments sur le pont qui separe les deux moities du village, contemplant l’activite de la riviere. Barques de pecheurs et bateaux de passagers se succedent, les femmes cultivent les potagers judicieusement places sur la rive et les enfants arrives en barque sur l’ile situee au centre de l’eau passent des heures a nager et a se poursuivre dans le sable au son de joyeux eclats de rire. Pour varier les plaisirs, nous testons les differents restaurants et leurs terrasses, quasiment toutes au bord de l’eau, nous offrant ainsi un point de vue different sur la riviere qui rythme la vie du village. Tout cela nous occupe tellement que nous n’avons meme pas le courage d’aller visiter les grottes qui sont la principale attraction du village. Tant pis, ce sera pour un prochain jour, de toute maniere nous n’avons pas vraiment envie de partir d’ici.
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