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Les mysteres du tourisme
Samedi 16 Decembre, Muang Ngoi
Une fois de plus, nous hesitons sur notre itineraire des prochains jours. Alors que nous nous trouvons si bien a Nong Khiaw, nous croisons bizarrement assez peu de touristes. La raison en est simple : tous filent directement vers Muang Ngoi, un autre petit village situe a 1h de bateau en amont sur la riviere et inaccessible par la route. Nous avions prevu d’y aller mais hesitons un peu en voyant le flux continu de touristes qui s’y rendent. Muang Ngoi est un tout petit village, sans rien de particulier a part justement son isolement, et nous nous demandons ce que peuvent bien y faire tous ces visiteurs occidentaux. Nous avons peur d’etre decus, comme ce fut le cas plus au nord a Muang Sing et hesitons a rester tout simplement quelques jours de plus bien tranquilles ici. Mais la curiosite est la plus forte ou peut etre la peur de rater quelque chose d’extraordinaire : nous decidons donc d’aller faire un tour jusqu’a Muang Ngoi, apres tout le voyage en bateau lui meme sera sans doute l’occasion de voir de beaux paysages.
Nous n’avons pas vraiment de chance car, apres plusieurs jours de soleil, le temps est couvert ce matin et nous craignons meme la pluie. Nous partons quand meme pour l’embarcadere des bateaux ou une barque remplie a ras bord de touristes sans un seul laotien a bord attend deja. Nous completons le chargement et nous tassons encore un peu plus pour laisser place a d’autres voyageurs. Apparemment on ne melange pas touristes et gens du coin puisque ces derniers, peu nombreux, sont tous assis tranquillement dans une seconde barque. Une fois sur que le bateau ne peut decidement pas absorber plus de passagers, le capitaine decide de partir. Nous sommes contents de voir enfin de pres cette riviere tant observee d’en haut, que ce soit de notre terrasse de bungalow ou du pont. Malheureusement, le voyage n’est pas si idyllique que nous l’esperions : le moteur de notre petite barque fait un bruit assez infernal et surtout nous voyons finalement assez peu du paysage, coinces sur nos bancs de bois et genes par le toit de la barque. Une heure plus tard, nous arrivons en vue de Muang Ngoi, minuscule village bien cache sur les bords de la riviere. L’endroit est moins charmant que Nong Khiaw, la riviere est beaucoup plus etroite a cet endroit et il manque les montagnes si impressionnantes. Le chargement de touristes du jour s’eparpille dans les diverses guesthouses et une fois installes nous partons nous aussi a la decouverte du village. Malgre la foule, nous ne risquions pas de dormir dehors puisque le village doit compter au moins autant de guesthouses que de maisons ! C’est peu de dire que l’endroit se consacre uniquement au tourisme : partout des restaurants, des epiceries vendant le petit necessaire du backpacker (apparemment essentiellement des chips et des produits de toilette), des boutiques vantant leur telephone international (alors que le village n’a toujours pas d’electricite !), bref tout pour passer un bon sejour. Nous avons vraiment beaucoup de mal avec ce genre de ghetto a touristes et regrettons deja l’ambiance paisible de Nong Khiaw.
Nous sacrifions quand meme a la promenade obligatoire, seule possible puisque ce village ne possede pas de route, etant relie au reste du monde uniquement par la riviere. Nous empruntons donc le seul sentier, bien sur payant pour les touristes (esperons au moins que l’argent est bien employe). Malgre le ciel toujours gris, les paysages sont assez jolis, eternel enchevetrement de foret dense et de rizieres bien tracees ou paissent les buffles. Nous croisons une ou deux rivieres, jetons un oeil a une grotte et rebroussons chemin pour ne pas etre surpris par le coucher du soleil. Le soir, nous partons diner tot puisque le village ne possede pas d’electricite mais seulement les generateurs des differents hotels. Le but du jeu est de manger et de regagner nos penates avant l’extinction des feux, prevue dans notre hotel a 21 heures. Heureusement, nous avons une reserve de bougies qui nous permettent de veiller un peu plus tard que ce couvre feu impose. Une fois les lumieres eteintes et les etoiles apparues, le village nous parait tout de suite plus agreable, retrouvant un peu de son authenticite malheureusement perdue.
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