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Toujours pas convaincus

Mercredi 20 Decembre, Luang Prabang

Nous continuons notre visite de la ville par le Wat Wisunarat, un autre des grands temples de Luang Prabang. L’originalite de cette ville est d’avoir garde sa structure ancienne, une juxtaposition de petits villages chacun organise autour de son temple. D’ailleurs, ici, on repere les quartiers par le nom du temple qu’ils abritent et celui-ci est au coeur de la vie des habitants. Le Wat Wisunarat est un peu moins impressionnant que le temple que nous avons visite hier, avec une architecture plus discrete. On y trouve un enorme stupa, surnomme par les habitants "la pasteque" en raison de sa forme ronde, et comme d’habitude une grande halle de bois abritant le temple. A l’interieur, un enorme Bouddha assis occupe toute la hauteur de la halle, entoure de ravissantes statues dorees habillees de tissus de couleur. Le temple semble attirer la ferveur des fideles, avec de nombreuses offrandes, et la richesse de l’interieur contraste avec les murs et la charpente de bois nu. C’est derriere le gigantesque Bouddha que nous faisons une fois de plus une rencontre etonnante : ici aussi des dizaines de statues de Bouddhas ont trouve refuge, appuyees contre un mur. Dans la demi clarte qui passe par les rares fenetres, nous admirons une fois de plus leur beaute et leur simplicite et je suis desolee de les voir empilees ainsi et couvertes par les toiles d’araignees. Nous nous promenons ensuite aux alentours du temple, jetant un oeil aux habitations qui accueillent les jeunes moines. Les temple laotiens accueillent tous de jeunes novices, venus apprendre et etudier sans forcement vouloir devenir moine ensuite, et sont ainsi agreablement animes et vivants.

Dans l’apres midi, nous sacrifions a l’excursion obligatoire de Luang Prabang, la montee pour le coucher du soleil a la colline Phousi qui domine la ville. Effectivement, nous ne sommes pas tous seuls puisque les touristes arrivent en masse, se reservant un bon point de vue avant l’evenement attendu. Le sommet de la colline nous offre une tres jolie vue de la ville et de sa position geographique si particuliere. D’un cote, nous dominons le Mekong, large ruban d’eau boueuse parcouru par les barques, de l’autre c’est la riviere Nam Khan, aux eaux plus bleues et aux berges transformees en jardin. Entre les deux, la peninsule qui abrite la ville a encore des allures campagnardes et nous voyons plus d’arbres que de maisons. Luang Prabang est poutant la 3e ville du Laos et pourtant ce n’est qu’un gros village, loin de la croissance effrenee de la plupart des villes asiatiques. D’en haut, nous apercevons un peu partout les toits dores des temples et des rues tranquilles bordees de maisons basses. A l’heure du coucher du soleil, les touristes se pressent en masse sur la petite plate forme orientee du bon cote. Chacun defend aprement sa place et je me fais meme insulter par un francais (qui ne devait pas penser que je le comprendrai !) dont je gache apparemment la photo souvenir. Pourtant, le coucher du soleil n’a rien d’extraordinaire, les nuages sont bien presents et nous gachent une bonne partie du spectacle.

Bizarrement, alors que Luang Prabang est decrite comme un des joyaux du Laos, le charme n’opere pas vraiment. Je trouve la ville jolie et agreable a vivre mais n’y vois rien de vraiment extraordinaire et suis plutot decue. Peut etre cela vient-il du fait que j’en attendais trop mais apres deux jours passes ici l’impression persiste. Il est vrai que le Laos est un pays qui ne possede rien de vraiment spectaculaire, surtout si on le compare a ses voisins comme la Chine et la Thailande ou les richesses culturelles et les paysages spectaculaires abondent. Nous avons pourtant beaucoup apprecie le nord du pays, justement parce qu’il n’y a rien d’extraordinaire et que l’interet est de partager la vie quotidienne des habitants, profiter de ce calme et de ces endroits encore hors du temps. Mais ici, cela ne fonctionne pas, peut etre aussi parce que Luang Prabang est devenue si touristique avec quantites de lieux crees a l’usage exclusif des occidentaux. Nous nous demandons egalement si le fait de voyager ainsi depuis longtemps ne cree pas une forme de lassitude : apres tout, nous avons vu tellement de choses que nous finissons par nous y habituer et que ce qui nous aurait etonne en arrivant d’Europe devient maintenant banal. J’espere quand meme que ce n’est pas totalement le cas et que nous avons garde notre capacite a nous emerveiller. Toujours est il que, alors que je pensais passer plusieurs jours ici, je n’en vois maintenant plus l’interet et ai hate d’aller voir ailleurs. Peut etre avons nous tout simplement besoin d’un peu plus d’animation apres la langueur laotienne !

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