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La vie insulaire
Mercredi 28 Mars, Hanga Roa
Nous prenons tout doucement nos marques dans le petit village de Hanga Roa. Pour une fois que nous disposons de beaucoup de temps au meme endroit, c’est bien agreable de pouvoir s’installer en se disant que nous n’aurons pas a bouger pendant quelques temps. Notre premiere etape est pour la banque : nous devons payer d’avance notre chambre pour les 10 prochains jours en contrepartie de la reduction consentie par la proprietaire et n’avons pas emporte assez de pesos chiliens pour cette depense importante (malgre la reduction !). Nous nous offrons une belle inquietude devant le seul et unique distributeur automatique de l’ile qui arbore fierement les logos Mastercard et Cirrus, mais point de Visa ni American Express (nos deux cartes de credit). Comme notre guide mentionnait ce distributeur sans plus de precision, nous restons confiant sur le fait qu’il accepte notre carte et tentons un retrait. Helas, la sale machine ne veut rien savoir et nous repartons sans un seul peso en poche. Il ne nous reste plus qu’a croiser les doigts pour que la banque (la aussi seule et unique) offre un moyen de retirer de l’argent avec une carte bancaire car sinon nos maigres reserves de liquide vont nous contraindre a un retour force au Chili. Le minuscule hall de la banque est encombre d’une foule d’insulaires que des employes jovials et pas vraiment stresses en chemises a fleurs tahitiennes s’occupent de servir tout en papotant. Notre degaine de touristes nous fait vite reperer et nous sommes diriges vers le bon guichet. Ouf, un retrait par carte est effectivement possible moyennant quelques frais, quelques queues avant d’obtenir nos billets et un coup de fil sur le continent pour confirmer que notre carte est valide. Nous ne serons donc pas condamnes a errer sans un sou sur l’ile ces dix prochains jours.
Les poches remplies de billets chiliens (vu la complexite de l’operation nous n’allons pas retirer de l’argent tous les jours), nous nous offrons une petite promenade bien meritee le long de l’ocean en direction du port, un peu a l’ecart du village. L’enorme bateau de croisiere ancre au large depuis hier a deverse son flot de passagers sur l’ile pour une petite visite et une foule de touristes americains se presse maintenant dans le minuscule port, attendant d’embarquer a nouveau. L’ambiance est celle d’une kermesse bon enfant, les habitants de l’ile ont sorti quelques stands d’artisanat disposes en plein air sur la colline et une joyeuse animation regne tandis que de petites vedettes font la navette entre la cote et le navire. Les vagues sont impressionnantes, il faut dire que la derniere terre a avoir brise leur elan se trouve a des milliers de kilometres, et les freles embarcations semblent perdues au milieu des rouleaux. Toute cette portion de cote offre des vues superbes, la vegetation rase de l’ile a la couleur vert brillant contrastant agreablement avec le bleu profond de l’ocean.
Apres le dejeuner, nous continuons notre journee d’acclimatation en decidant de faire les courses pour demain. Nous prevoyons une grande promenade a pieds, ne comptant pas louer de voiture, et quelques provisions pour le pique nique seront les bienvenues. Nous filons donc en direction du marche mais celui-ci est deserte en cette heure tardive. Tous les stands sont vides, sauf un garni d’enormes courges, ce qui n’arrange pas vraiment nos affaires (peut etre leur proprietaire a t’il eu la flemme de les transporter a nouveau jusqu’a chez lui vu leur poids ? Ou peut etre s’est il dit que personne ne risquait de les lui voler ?). Nous nous rabattons sur le supermarche mais decouvrons vite une autre realite de la vie locale : ce dernier est ferme en ce debut d’apres midi pour cause de sieste ! Tous les commerces ferment ainsi leurs portes d’environ 13h a 17h, aux heures les plus chaudes de la journee. Puisque c’est comme ca, nous decidons de sacrifier a la coutume locale et d’aller nous aussi nous mettre au frais dans l’agreable jardin de notre petite pension. Demain, nous commencerons une decouverte plus active de l’ile mais pour aujourd’hui rien ne presse.
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