En visite chez les empereurs

Aujourd’hui c’est le grand jour, nous partons enfin visiter la Cite Interdite apres notre essai rate de la semaine derniere. Ce n’est pas vraiment le jour ideal car il fait tres froid avec toujours ces rafales de vent glacial mais il ne nous reste plus que 4 jours a Pekin et ce serait vraiment dommage de repartir sans avoir vu son monument le plus celebre. Cette fois, la Cite est bien ouverte au public et nous penetrons sans encombre mais avec un petit frisson dans le domaine des empereurs chinois. La premiere porte qui donne acces a l’interieur est malheureusement en travaux et cachee sous les echafaudages et les baches, ce qui rend l’acces un peu moins solennel. A l’interieur, nous sommes frappes par l’immensite des lieux : malgre les groupes de touristes qui s’y pressent, harangues par leurs guides munis de micros, la cour dans laquelle nous nous trouvons parait immense et est bordee de batiments de toute part. Notre guide n’en decrit qu’une petite partie et nous ne savons par quoi commencer.

Le premier groupe de palais nous laisse un peu perplexes puisque 2 sur les 3 sont egalement en travaux et totalement invisibles. Decidement, si l’ensemble de la Cite Interdite se refait une beaute en vue des Jeux Olympiques prochains, la visite ne va pas etre passionnnante. Nous admirons quand meme l’architecture du palais qui reste et la vue sur les toits joliment incurves des differents pavillons. J’ai un faible pour les si mignons groupes de dragons jaunes qui bordent ici le faite de chaque toit ou presque, bien alignes par ordre de taille et se detachant sur le ciel bleu. Nous passons aux palais suivants, heureusement visibles, dans lesquels ont ete reconstitues les appartements des empereurs. Malheureusement on ne peut penetrer a l’interieur et la visite se fait en collant son nez sur les vitres pour essayer de voir quelque chose a l’interieur malgre les reflets du soleil. Les palais sont egalement souvent un peu trop restaures a notre gout. Les Chinois n’ont pas comme en Europe la culture visant a preserver les sites anciens pour les conserver le plus fidelement possible a ce qu’ils etaient autrefois. Ici quand un monument vient de subir une refection, on n’hesite pas a le reconstruire entierement ou tout au moins a le peindre de frais pour que tout ait l’air bien net. Du coup, on ne sait jamais trop ce qui est ancien ou ce qui ne l’est pas et tout a l’air un peu trop brillant pour etre honnete.

Apres les palais accueillant les ceremonies officielles et les quartiers des empereurs, nous passons au quartier des Palais de l’Ouest, anciennes residences des concubines. C’est finalement ici que l’esprit de la Cite Interdite et la vision que l’on en a sont les plus conformes a l’idee que je m’en faisais. Dans ce dedale de palais, de cours interieures et de ruelles, on se rend reellement compte de la taille de cette ville dans la ville et de l’atmosphere qui devait y regner quand l’empereur, ses serviteurs, sa famille, ses dizaines de concubines et tous les autres proches du pouvoir imperial y habitaient. Longeant les murs de brique rouge qui bordent les allees, on peut presque imaginer croiser un de ces chinois de l’ancien temps au detour d’une ruelle. Autre avantage, les touristes se pressent dans les palais les plus connus et negligent les batiments secondaires, leur redonnant l’atmosphere de calme qu’ils meritent.

Apres une pause - chauffage au Starbucks qui vend cher son cafe et ses radiateurs, nous reprenons la visite, un peu moins frigorifies. Il nous reste encore a voir les jardins aux arbres qui ont souvent suffisamment vieux pour avoir connu les generations d’empereurs ainsi que tout un autre groupe de palais transformes en musees. La partie musee expose de beaux objets anciens, collections de sceaux, de tissus, de peintures ou calligraphies, de porcelaines mais n’a malheureusement aucune explication en anglais. Cela rend les expositions difficiles a comprendre et nous nous demandons meme parfois de quoi il s’agit et de quand cela date ! De toute maniere, l’apres midi ne sera pas assez long pour tout voir car quand nous arrivons au dernier palais, le guichet pour y acceder est deja ferme. Il ne fait pourtant pas encore nuit et nous en profitons pour faire un dernier tour dans la Cite Interdite, revoyant ainsi tous ces beaux batiments et essayant d’imaginer la vie qu’ils abritaient.