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Ambiance mystique au monastere
Mardi 28 Novembre, Zhongdian
Maintenant que nous avons bien dormi dans notre chambre douillette, nous sommes d’attaque pour enfin profiter d’une grande journee de promenade dans les environs. Nous n’avons pas vraiment de but precis car, hormis son monastere, Zhongdian n’abrite pas de monument particulier mais les paysages alentour sont tellement beaux que n’importe quelle balade nous permettant de profiter de vues sur les montagnes et les prairies nous parait interessante. Nous partons de nouveau vers le monastere trop vite apercu hier et choisissons de suivre la seule route qui grimpe dans le village.
Elle mene a un stupa d’un blanc immacule sur lequel se detachent des dizaines et des dizaines de guirlandes de drapeaux a prieres superposees. Tout le long du stupa sont disposes des moulins a prieres, autre particularite de la mystique tibetaine. Ces gros rouleaux de cuivre sont graves avec les phrases de priere et munis d’un axe en bois qui permet de les faire tourner. Les fideles ou les simples passants comme nous les font tourner, diffusant ainsi les mots sacres autour d’eux. Le stupa est tres frequente en ce debut de matinee et un vieux monsieur nous fait signe d’approcher et nous indique dans quel sens tourner, puisque les stupas se contournent toujours dans le sens des aiguilles d’une montre. L’ambiance est assez particuliere autour de ce modeste monument perdu dans ce petit village ou tous se recueillent. Nous continuons notre montee dans le village, admirant au passage les vieilles maisons en pierres aux toits de paille. Nous croisons plusieurs vieilles dames en costume traditionnel, subtilement different de celui de Lijiang : meme si la hotte est toujours de mise, de grands chales et un foulard rose fuschia noue autour de la tete ont remplace la veste et la casquette bleues. Le chemin s’interrompt brusquement a la sortie du village et nous continuons dans la prairie, saisissant le pretexte de rejoindre un autre petit stupa dominant la colline voisine. Les distances sont difficiles a determiner dans de telles immensites, tout parait tres proche faute d’echelle a laquelle se raccrocher et je reve un temps de grimper au sommet de la montagne voisine qui doit en fait se trouver a plusieurs kilometres. Mais notre stupa est bien a portee de jambes, lui, et nous offre une jolie vue sur une immense vallee herbue s’etendant en contrebas et a perte de vue. Quelques fermes isolees y sont egarees, des troupeaux de vaches et de yacks s’y promenent et seules quelques femmes chargees de maigres fagots qu’elles sont allees ramasser dans le lointain peuplent l’etendue desolee. La vie semble plutot rude ici, sans chauffage ni autre agrement de la vie moderne. Nous continuons un peu la promenade le temps que je m’approche suffisamment d’un yack pour l’obligatoire photo souvenir. Bizarrement le yack a l’air moyennement content d’etre ainsi courtise...
Nous revenons ensuite vers le monastere pour une visite plus approfondie. Il est construit de maniere etagee sur la colline dominant le village dont une partie des maisons sont les habitations des moines. L’ensemble est impressionnant de par sa taille et le faste de ses dorures. De la terrasse superieure, dominant l’immense escalier qui y grimpe, nous avons une vue imprenable sur le monastere proprement dit, le village en dessous, les prairies et au loin la ville de Zhongdian. Le soleil joue a cache cache avec les nuages et le froid est difficile a supporter mais heureusement les eclaircies sont suffisantes pour faire etinceler les sculptures dorees. Nous penetrons ensuite dans le sanctuaire principal, dont la porte est constituee de lourdes tentures en tissus brodes. L’interieur est sombre apres la luminosite exterieure et il faut quelques instants avant de distinguer ce qui nous entoure. Ici aussi l’ambiance est baignee de spiritualite et j’ai un peu l’impression de deranger au milieu d’un tel lieu. Des moines sont assis au centre du temple, chantant des prieres et jouant de la flute, un autre frappe un gong et de petites coupelles d’huile et des batons d’encens brulent un peu partout. Nous grimpons dans les etages par de vieux escaliers de bois sans trop savoir ou nos pas nous amenent en l’absence de toute indication. Nous traversons d’autres temples secondaires et des appartements devant servir de residence aux moines avant de deboucher par surprise sur la terrasse du toit du monastere. Le soleil se refletant dans les innombrables statues dorees dominant le toit nous eblouit tandis que les multiples clochettes tintent joyeusement dans le vent. L’endroit est vraiment magique, perdu ainsi en plein ciel et dominant toute la vallee. Nous ecoutons un moine sonner des coups de tambour rituels marquant peut etre l’heure de la priere et faisons le tour des moulins a priere delivrant notre message au vent. Nous finissons par nous resoudre a redescendre apres avoir bien profite de ce lieu etonnant. Au passage, nous visitons quelques autres temples qui nous reservent une autre surprise. Au milieu des bougies et des vapeurs d’encens, une odeur etrange se degage : nous regardons autour de nous et decouvrons... des rangees de fromages alignes pour secher sur les etageres du temple. Ici gourmandise et spiritualite semblent faire bon menage. Encore eblouis par cet endroit unique, nous redescendons vers la vallee pour nous livrer a des taches plus prosaiques : un bon dejeuner au chaud contre le poele de notre restaurant prefere et le gravage de CD dans un immense cybercafe glacial ou mes doigts gelent sur le clavier.
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