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En route pour les tropiques
Dimanche 3 et Lundi 4 Decembre
Nous devions initialement subir 17 heures de bus pour nous rendre de Dali a Jiinghong, tout au sud du Yunnan et notre derniere etape avant la frontiere sino-laotienne. Heureusement, nous avons eu la chance de trouver un billet d’avion a prix discount pour la date qui nous interessait et pour la modique somme de 50 euros chacun nous allons ainsi gagner pres d’une journee de voyage. Je suis d’autant plus soulagee que le bus en question etait obligatoirement un bus couchettes, encore un concept typiquement chinois que nous n’avons vu nulle part ailleurs. Imaginez un bus, normal vu de l’exterieur, sauf qu’a l’interieur vous n’avez pas de sieges mais un alignement de couchettes metalliques les unes au dessus des autres. Les passagers disposent chacun de leur petite case horizontale ou ils voyagent allonges. Le systeme me laisse plus que perplexe, car entre les cahots du bus, le mal au coeur a voyager couche et l’impossibilite de s’assoir quand il fait jour et qu’on n’a plus sommeil, il me semble que le concept n’est pas tout a fait au point ! C’est donc de tres bonne humeur que nous nous levons ce matin pour attendre le taxi commande a l’hotel et qui doit nous emmener a l’aeroport. Helas, vingt minutes plus tard toujours pas de taxi et il semble que l’on nous ait oublie ! L’hotel telephone pour appeler un chauffeur et nous demande d’attendre dans la rue. Le temps passe et nous nous lassons de patienter, surtout que nous n’avons maintenant plus beaucoup de marge par rapport a l’heure du vol. Nous arretons le premier taxi qui passe et, bien sur, juste au moment ou sa conductrice va demarrer nous voyons arriver celui qui etait prevu pour nous. Nous craignons un moment un esclandre mais notre chauffeuse ne se laisse pas faire et demarre malgre les raleries de l’autre taxi. Nous ne sommes pas tires d’affaire pour autant car le taxi n’avance pas vite malgre la route toute neuve qui relie la ville moderne et nous ne voyons pas d’aeroport a l’horizon. L’heure tourne et nous sommes toujours perdus entre collines et lac, sans trace de notre but, je commence a franchement m’inquieter, ce serait un comble de rater ce vol tant desire. Nous arrivons finalement juste a temps, surtout que les formalites d’embarquement ne sont pas trop compliquees : l’aeroport est minuscule et nous sommes le seul vol sur le depart ! Il ne nous reste plus qu’a croiser les doigts pour esperer que l’avion nous emmenera au bon endroit. Nous n’avons remarque qu’apres avoir achete les billets que le nom de notre destination (en chinois bien sur) n’etait pas Jiighong mais quelque chose qui ressemble au nom de la region ou se trouve cette ville... esperons que ce n’est pas a 400 kilometres de la.
Quarante cinq minutes plus tard, nous atterrissons deja, a vol d’oiseau nous n’avons fait que 450 km contre plus de 750 par les lacets de la route. Nous avons un choc en sortant de l’aeroport : apres des semaines a se geler et a etre habilles avec nos habits les plus chauds, nous voici de retour sous les tropiques et leur chaud soleil. Nous enlevons hativement nos differentes couches de polaires, nous retrouvant en Tshirt pour la premiere fois depuis longtemps. Pour profiter de cette chaleur retrouvee, nous nous rendons l’apres midi au jardin botanique ou nous pouvons admirer plantes tropicales et beaux espaces verts. Le plus amusant est le jardin d’arbres fruitiers ou nous essayons de deviner quels fruits exotiques mysterieux portent les droles d’arbres que nous avons sous les yeux. Jinghong n’a rien a voir avec ce que nous avons deja vu de la Chine. L’ambiance de la ville est extremement detendue, nous semblons deranger dans sa sieste l’employe du restaurant ou nous dejeunons et, bien loin du rythme frenetique habituel en Chine, chacun vaque tranquillement a ses occupations. Les rues fourmillent d’etalages de fruits exotiques et de petits stands ou acheter de quoi grignoter. Les inscriptions de la plupart des commerces sont en chinois mais aussi inscrites en de droles de spaghettis qui se tortillent et que nous supposons etre du birman. Ceci dit, cela ne nous avance pas vraiment pour la traduction !
Le lendemain, nous retrouvons Yann et Franca, un couple de voyageurs rencontres a Dali et qui se rendent aussi au Laos avec un itineraire assez semblable au notre. Nous avons decide de passer la frontiere ensemble, ce sera peut etre plus simple si nous devons negocier des transports dans cette region isolee. Nous nous livrons a nos dernieres occupations urbaines avant le depart pour les regions reculees du Nord Laos, ecriture des cartes postales chinoises et cybercafe. Le soir, nous allons voir de plus pres le Mekong qui passe tout pres de la ville. Cela nous fait drole de rencontrer enfin ce fleuve mythique que nous devrions recroiser plusieurs fois dans les prochaines semaines puisqu’une bonne part de notre voyage au Laos se fera le long de son cours. Le fleuve n’est pas tres impressionnant, a part sa largeur, et l’eau marron s’y ecoule paresseusement. Mais quand meme, c’est un symbole et cette fois nous sommes bien sous les tropiques !
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