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El Rapido

Vendredi 13 Avril, Mendoza

Leves tot, une fois n’est pas coutume, nous nous depechons de vider l’appartement et de ranger la vaisselle de notre petit dejeuner rapide avant d’aller reveiller Gilles pour lui rendre les cles, pour une fois il n’aura pas droit a sa grasse matinee a la mode Valparaiso. Notre bus pour l’Argentine part a 8h de la gare routiere et il ne s’agit pas de le rater puisque c’est le seul de la journee. Il porte le nom que l’on espere predestine de "El Rapido" (le rapide !) et nous esperons que son confort sera a la hauteur de cette denomination ronflante. Nous sommes vite rassures puisque nous voyons arriver un magnifique bus jaune bien brillant a deux etages ou nous disposons de sieges confortables qui nous aideront a passer rapidement les 8h de trajet qui nous attendent. Comble du luxe, on nous sert cafe et petits biscuits qui sont les bienvenus apres le petit dejeuner matinal.

Le debut de la route n’a pas grand interet puisqu’il nous faut d’abord passer par Vina del Mar ou nous nous arretons a la gare routiere pour completer le plein de passagers avant de continuer notre periple dans la campagne chilienne. Mais bientot le paysage change et nous arrivons dans les montagnes. Il faut dire que la frontiere argentino-chilienne se situe a un col a 3800 m d’altitude et que la route traverse quelques unes des stations de ski les plus connues des deux pays. Nous attaquons donc une belle grimpette plutot impressionnante. Le paysage est mineral, tres peu d’arbres, une riviere au fond du precipice et partout des eboulis de pierre noire. Les lacets se succedent et nous nous demandons combien de temps nous allons monter comme ca. Apres un long tunnel nous permettant d’eviter le sommet de la montagne (a 4200 m tout de meme), nous arrivons au poste frontiere argentin. Ce dernier est une sorte de grand hangar couvert ou viennent se garer bus et voitures. Nous nous demandons d’abord pourquoi ne pas avoir plus simplement prevu un parking en plein air devant la frontiere mais comprenons vite en descendant du bus. Malgre le grand ciel bleu, l’air est glacial du fait de l’altitude et nous sommes finalement bien contents d’avoir un toit au dessus de la tete, d’autant que les formalites s’eternisent. Il nous faudra pres d’une heure pour obtenir deux malheureux petits tampons sur nos passeports et encore, il a fallu que je rappelle a la douaniere chilienne qu’elle etait censee tamponner mon passeport et pas juste me laisser passer en recuperant mon formulaire. Nous comptons retourner au Chili dans un peu moins d’un mois, mieux vaut etre en regle avec les formalites de sortie pour avoir le droit d’y rentrer.

Nous sommes enfin liberes de notre hangar et pouvons ressortir a l’air libre, cote argentin cette fois. Un spectacle grandiose nous y attend puisque nous avons une vue degagee sur toute la chaine de montagne voisine avec au centre le triangle parfait de l’Aconcagua. C’est le point culminant des Ameriques a 6 900 m et quelques et il faut reconnaitre qu’il est impressionnant. Nous serions bien restes un peu profiter du paysage mais il est deja temps de remonter dans le bus pour entamer la longue descente vers Mendoza ou nous arrivons en fin d’apres midi. Trouver un hotel s’avere plus difficile que prevu puisque plusieurs affichent complet, ce qui nous surprend pour cette ville certes grande mais pas si touristique que ca. Heureusement nous finissons par arriver a poser nos enormes sacs a dos dans une chambre agreable, vivement que nous envoyions en France le colis prevu histoire de les decharger un peu. Nous partons prendre un premier contact avec la ville en flanant dans les rues commercantes et retrouvons avec grand plaisir l’animation argentine. Nous avions tellement apprecie ce pays en 2004 que c’est un vrai bonheur de nous y retrouver a nouveau. Il n’est que 19h30 mais nous mourons deja de faim, ayant saute le repas de midi, d’autant qu’une vision tentante s’offre a nous : dans la vitrine d’un restaurant, de multiples quartiers de viande, cuisses de poulets et autres saucisses rotissent gentiment sur un barbecue geant. C’est un tenedor libre, litteralement "fourchette libre", cette specialite argentine ou pour une somme modique (ici a peine 20 pesos chacun, soit moins de 5 euros !) on peut manger a volonte buffet de salades, grillades, accompagnements chauds et desserts. Un reve pour les affames que nous sommes mais helas un reve qui n’ouvre qu’a 20h15, selon le rythme couche tard du pays. Il ne nous reste plus qu’a errer dans le pate de maisons bordant le restaurant, contemplant les vitrines pour faire passer le temps, avant, n’en pouvant plus, de revenir patienter devant la vitrine du restaurant. Etrangement, nous ne sommes pas les seuls, plusieurs familles argentines font elles aussi le pied de grue, peut etre pour etre sures de ne pas rater le meilleur du buffet ? Quand les portes s’ouvrent enfin, c’est la ruee et nous ne sommes pas decus : la viande argentine est toujours fidele a sa reputation, delicieuse et incomparable a celle que l’on trouve en Europe.

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