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Promenade inca
Vendredi 1er Juin, Cuzco
Nous hésitions à partir pour Puno dès demain, le temps nous séparant de notre vol pour La Paz s’amenuisant à toute allure, mais décidons finalement de prolonger au maximum notre séjour à Cuzco. Nous avons encore plein de choses au programme et apprécions vraiment cette ville. Comme en plus, j’ai depuis quelques jours une irritation aux yeux qui m’empêche de porter mes lentilles, je préfère attendre que cela aille mieux avant de reprendre la route. Nous pouvons donc continuer nos pérégrinations à travers les magnifiques sites incas qu’offre cette région si riche. Aujourd’hui, ce sera quatre d’un coup puisque les environs tout proches de Cuzco abritent quatre sites distincts qui fournissent le prétexte à une belle balade. Pas fous, nous choisissons une fois de plus de la faire dans le sens de la descente, nous offrant un taxi jusqu’au point le plus éloigné et prévoyant de rentrer tranquillement à pied pour les 8 kilomètres qui nous séparent de la ville (qui a dit que nous n’étions pas sportifs). Nous commençons donc par Tambomachay, aussi appelé le Bain de l’inca, pour, vous vous en doutez, sa magnifique fontaine et ses bassins. Nous ne sommes pas déçus puisque les vestiges sont très bien conservés. Une fois de plus il ne nous reste qu’à admirer l’architecture inca et cet ensemble harmonieux de pierres et d’eau dans un cadre superbe.
De l’autre côté de la route, nous accédons à Puka Pukara au joli nom de comptine. C’est cette fois non pas un site sacré mais une simple petite forteresse dominant les environs sur le chemin de Cuzco. L’endroit a été particulièrement bien choisi, avec une vue à 360° sur les collines avoisinantes. Les amas de pierres qui constituaient les bâtiments sont un peu abîmés mais le plus joli reste le paysage environnant. Dans un calme parfait, nous contemplons les pentes douces des collines agrémentées de terrasses sous un ciel bleu parsemé de nuages et les troupeaux de vaches ou de lamas qui paissent au loin. Il est maintenant temps de marcher un peu pour gagner le site suivant : Qenqo, un temple creusé dans une énorme masse rocheuse. Cet endroit est le plus mystérieux puisque la plupart des rites et cultes auxquels il servait restent inexpliqués. Nous restons perplexes devant les niches creusées dans le rocher, les tunnels permettant de le traverser et les divers aménagements qui devaient chacun avoir une fonction bien précise.
La promenade commence à me sembler longue, surtout que nous sommes en altitude, même acclimatés nous nous fatiguons beaucoup plus vite à marcher ainsi. L’heure du déjeuner est presque passée et les quelques gâteaux que nous avons emportés n’ont pas suffi à nous rassasier. Nous espérions trouver des vendeurs ambulants aux environs des sites mais les seuls présents essayent de nous vendre les éternels bonnets et écharpes qui n’ont pas grand intérêt pour nos ventres affamés. Nous nous dirigeons donc d’un pas un peu trainant (surtout pour moi) vers notre dernière étape, Sacsahuaman, quand j’avise soudain mon sauveur. Au bord de la rue, un grand restaurant vante les mérites de ses truites élevées dans le lac voisin et pêchées pour nourrir les clients. Youpi, voici la pause que nous attendions ! Nous nous installons en terrasse, le restaurant est bondé et nous sommes entourés de familles péruviennes avec enfants et grands parents venus se détendre un peu dans un environnement bucolique. La longue attente nous permet de saliver devant les plats, tous des spécialités typiques, et d’observer avec amusement nos voisins. Nous ne sommes pas déçus quand arrivent nos assiettes, un des meilleurs repas que nous ayons mangé au Pérou et enfin des vraies spécialités qui changent un peu des plats universels tels pizzas ou poulet frites. La taille des plats est impressionnante et la cuisine délicieuse, soupe bien garnie pour moi et beignets de truite joliment présentés avec des crudités pour Thibaut.
C’est donc rassérénés que nous abordons la visite de Sacsahuaman et cela tombe bien car c’est le plus impressionnant des 4 sites. On suppose qu’il s’agissait d’une forteresse jouant aussi le rôle de temple, composée d’énormes murs dont chaque pierre fait la taille d’un homme voire plus. Les murailles se déroulent sur des centaines de mètres, ondulant selon des formes étranges et sont percées à plusieurs endroits de portes menant à des escaliers permettant de grimper à l’étage supérieur. Nous les longeons sur leur ensemble et je ne me lasse pas d’admirer cette architecture, ces blocs intransportables parfaitement agencés sans le moindre interstice au point que la construction paraît irréelle. Dire que tout cela a été réalisé par des humains sans la moindre machine et sans toute notre technologie actuelle, cela semble incroyable. Le sommet nous offre une magnifique vue sur Cuzco, toujours aussi belle avec ses petits toits de tuiles se fondant parfaitement dans le paysage environnant. Nous profitons longuement de cet endroit magique avant de redescendre tranquillement par des escaliers qui rejoignent la ville. Coïncidence heureuse, ceux-ci nous mènent juste sur la place dominant notre hôtel, nous évitant ainsi une grimpette inutile et concluant agréablement cette belle promenade.
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