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Des singes et des orages

Mardi 29 Aout

Aujourd’hui nous reprenons les vieilles habitudes et mettons le réveil à sonner à 8h (eh, oh, on est en vacances quand même). Objectif : partir tôt avant que la chaleur se fasse trop intenable pour rallier la plage de Monkey Bay. Cette crique, abritant une plage superbe aux eaux cristallines, habitée par une colonie de singes, n’est accessible que par la mer ou par un sentier dans la jungle, évalué par le guide à 45 minutes de marche.
Munis d’une réserve d’eau, d’un tube de crème solaire et de nos maillots de bain, nous partons donc affronter la jungle et la marche à pieds. Le sentier n’est pas de tout repos : il serpente au milieu de la végétation exubérante, grimpant sec et nous obligeant a escalader troncs d’arbre et rochers. Le paysage est magnifique mais assez monotone : arbres aux troncs d’une largeur impressionnante et de plusieurs dizaines de mètres de haut, lianes entrelacées, fougères, palmiers, le tout tellement dense que nous ne voyons pas le ciel et n’avons aucune idée ni d’où nous sommes, ni d’où nous allons ! Avantage, nous sommes à l’ombre. Nous entendons plein de bruits bizarres, cris d’oiseaux ou d’animaux, froissements de branches, sans jamais voir les coupables mais nous sommes très certainement observés. Après une bonne heure de marche épuisante car il fait décidément beaucoup trop chaud pour faire de tels efforts, nous redescendons enfin et arrivons sur une grande plage de sable doré, jolie mais sans rien d’extraordinaire. Est ce là la fameuse Monkey Bay ? Sans nous poser trop de questions sur l’identité de la plage (après tout il y a la mer et du sable, c’est déjà ça), nous en profitons pour nous rafraichir par un petit bain. De gros nuages noirs s’accumulent a l’horizon et nous incitent à ne pas trop trainer : déjà que le sentier n’était pas évident par beau temps, ça doit devenir une vraie patinoire s’il pleut. Nous mettons un peu de temps à retrouver le sentier de l’autre coté de la plage et décidons de continuer un peu plus loin : nous verrons bien si nous tombons sur une plage plus conforme à la description de Monkey Bay ou si ce n’était "que" cette plage-ci. Heureusement, après 20 bonnes minutes de marche en plus (nous commençons a en avoir marre, enfin surtout moi !), nous arrivons sur une superbe crique en arc de cercle aux eaux cristallines, tout de suite plus sympathique.

Notre refuge : le celebre Monkey Bay Cafe

Un panneau proclamant fièrement "Monkey Bay Cafe", surplombant une minuscule terrasse avec 4 tables et une cabane de poupées en guise de cuisine, nous ôte toute hésitation. Pas de chance, les nuages nous ont suivis et ont eux aussi trouvé le chemin de la plage paradisiaque (ben oui, les nuages aussi ont le droit de se faire bronzer comme tout le monde). A peine sommes nous en maillot de bain, bien décidés à aller dire bonjour aux poissons locaux, que l’averse éclate. Nous avons juste le temps de courir nous réfugier sur la terrasse (abritée, ils ne sont pas fous ici) du fameux "Monkey Bay Cafe" qu’elle se transforme en déluge. Ce sont des trombes d’eau qui s’abattent soudain sur la plage, au point que nous devons crier pour nous entendre sous le toit de tôle transformé en tambour, le tout agrémenté de quelques coups de tonnerre. Un bateau taxi arrive en trombe, apportant deux touristes trempés, qu’il est allé repêcher sur la plage où il les avait déposés un peu plus tôt. Il pleut tellement que le conducteur reste dans son bateau afin d’écoper l’eau qui s’accumule. Nous nous consolons en nous régalant de 2 assiettes de nouilles frites préparées dans la cuisine de poupée par son propriétaire sorti de nulle part.

Rideaux de pluie

L’orage finit par passer, la foret détrempée s’évapore en nuages de fumée sous la chaleur. Le cuisinier nous fait la publicité de sa plage : "after rain, good weather, always". Les touristes détrempés, qui eux aussi ont passé le temps en mangeant des nouilles, restent motivés et repartent avec le même bateau taxi vers la crique dont ils avaient été délogés.

L’après midi nous consolera de nos mésaventures. Nous gagnons à pied par la mer très peu profonde une des criques désertes situées sur le côté de la plage. C’est magnifique : eau vert émeraude, jungle en arrière plan, quelques grands arbres pour nous faire de l’ombre et du sable fin.

Crique vert emeraude

Pour ceux qui ont vu le film "La Plage", ça ressemble pas mal. Pour ceux qui sont au bureau et qui me lisent, désolée, je ne peux rien pour vous :) (et puis d’abord, ce n’est pas bien, vous feriez mieux de travailler...). Nous laissons nos affaires sur un gros rocher au milieu de l’eau, de peur des singes chapardeurs mais nous n’en verrons pas l’ombre de la queue d’un ! Ils étaient finalement plus nombreux à la plage de l’hôtel. Sous l’eau, le spectacle est tout aussi magique : nous avons l’impression de nager dans un aquarium, l’eau peu profonde est translucide et nous évoluons au milieu de poissons de toutes sortes et de coraux. Je me fais même "attaquer" par un petit poisson noir et blanc (peut être un poisson nettoyeur ?) qui semble me confondre avec un gros requin et décide de s’accrocher à mon ventre pour se faire transporter plus loin. J’ai beau le chasser, rien à faire, ce pot de colle revient obstinément s’accrocher à moi. Je serai finalement obligée de sortir de l’eau pour m’en débarrasser (je ne sais pas si vous avez déjà nagé avec un poisson accroché au ventre mais la sensation n’est pas super agréable... :) ). Fatigués par cette journée bien remplie, nous nous offrons un bateau taxi au prix exorbitant (enfin, exorbitant pour le pays, en euros ca reste raisonnable...) pour rentrer à l’hôtel. C’est assez frustrant : en 10 minutes nous y sommes, malgré le chemin qui nous avait paru si long à pied, nous persuadant déjà de nos qualités de sportifs émérites.

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