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Passages
Mardi 17 Octobre, Bondowoso
Armés de patience et harnachés de bagages nous partons en transport public économique vers Java, et trouvons sans difficulté les deux bémos puis le bus qui doit nous conduire vers le port de Gilimanuk. Le bus s’arrête après une demi-heure de route et augmente son prix, je commence à m’inquiéter d’arriver à bon port. L’inquiétude augmente dans la ville de Negara, quand on nous transvase dans un autre bus plus grand. Mais finalement ce grand bus s’avère plus fiable et nous emmène au terminal des ferries. Là surprise, personne ne vient nous vendre quelque chose. Soit le fait que nous soyions venus en transport public nous a fait monter dans la catégorie des débrouillards avares, soit ce port n’est jamais lieu de transit des touristes et les sollicitateurs en sont absents. Cependant je paye deux fois trop cher des biscuits dont j’avais omis de demander le prix avant, ce qui me désespère de pouvoir relâcher ma vigilance.
La traversée du détroit entre Bali et Java est agréable mais trop courte, d’autant plus que dès l’arrivée nous sommes assaillis par les chauffeurs qui veulent savoir où nous allons. Devenu désagréable je leur réponds "ici", ce qui nous vaut un peu de répit.
J’essaye de distinguer les différences entre les villages de Java, normalement musulmans, et ceux de Bali. Mais déjà l’ouest de Bali était une transition progressive, les stations-services y proposaient toutes une salle de prière et de nombreux magasins célébraient par avance la fin du Ramadan prévue dans une semaine. Quant à ce côté-ci de Java, les maisons y sont souvent agrémentées d’un petit autel hindouiste.
Le bus en provenance de Surabaya dans lequel nous montons est lui une vraie différence avec ce que nous connaissons. Climatisé, rapide, avec des fauteuils confortables, c’est un repos appréciable. Il nous emmène à travers des forêts étrangement parsemées de blocs de lave, traverse les villages sans ralentir pour chercher d’autres passagers, et klaxonne presque en continu pour doubler tous les véhicules qui encombrent la route. Cela ne dure pas, nous reprenons un bus ordinairement bondé et lent à la gare routière de Situbondo.
Mon voisin de siège indigné que j’aie payé trop cher nos tickets demande au receveur de me rembourser la différence, je suis gêné pour une fois que quelqu’un nous considère autrement que comme des distributeurs de billets.
Arrivés à la gare routière de Bondowoso et alors que je cherche en vain la direction de notre hôtel, un conducteur de becak propose de nous emmener tous les deux avec nos énormes sacs. Je négocie le prix mais après dix minutes assis dans son fauteuil pendant qu’il peine à déplacer nos deux cents kilos au milieu de la circulation, nous convenons de lui laisser un bon pourboire. Il est content mais même pas essouflé.
L’hôtel est luxueux pour nos standards actuels, avec un gardien et une immense piscine. Quelques indonésiens occupent des chambres. Sont-ils venus comme nous pour voir le volcan ?
Nous faisons un tour en ville pour dîner. Les avenues sont larges et encombrées, pleines d’adolescents et d’enfants pour lesquels nous sommes l’attraction principale. Pour les adultes également : on vient nous proposer des excursions vers le Kawah Ijen, mais sans insister quand je réponds que nous utiliserons les transports publics (et que donc nous ne sommes pas solvables ?).
La musique punk nous attire dans un magasin de vêtements pour jeunes, avec des prix marqués sur les étiquettes, où les vendeurs ne se préoccupent pas de nous, enfin anonymes ! Du coup nous restons une heure et achetons trois T-shirts. Le seul endroit où dîner est un petit snack tenu par des adolescents un peu inquiets de ne pas savoir servir ces deux occidentaux, eux essayant de parler anglais et moi indonésien. L’un des adolescents revient avec un caméscope et nous filme dans le restaurant.
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